mercredi 28 mars 2007

L'éloge de la fatigue

Vous me dites monsieur, que j'ai mauvaise mine,
Qu'avec cette vie que je mène, je me ruine.
Qu'on ne gagne rien à trop prodiguer,
Vous me dites enfin, que je suis fatigué.
Oui je suis fatigué monsieur, mais je m'en flatte,
J'ai tout de fatigué : le cœur, la voix, la rate.
Je m'endors épuisé, je me réveille las,
Mais grâce à Dieu, je ne m'en soucie pas.
Et quand je m'en soucie, je me ridiculise,
La fatigue souvent n'est qu'une vantardise.
On est jamais aussi fatigué qu'on le croit,
Et quand cela serait, n'en a t-on pas le droit?
Je ne vous parle pas des tristes lassitudes,
Qu'on a lorsque le corps harassé d'habitudes,
N'a plus que pour se mouvoir que de pales raisons.
Lorsqu'on fait de soi son unique horizon.
Lorsqu'on a rien à perdre, à vaincre ou à se défendre.
Cette fatigue là est mauvaise à entendre.
Elle fait l'œil morne, le front lourd, le dos rond,
Et nous donne l'aspect d'un vivant moribond.
Mais se sentir plier sous le poids formidable,
Des vies dont un beau jour on s'est fait responsable.
Savoir qu'on a des joies ou des pleures dans ses mains,
Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain.
Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la source,
Aider une existence à continuer sa course.
Et pour cela se battre à s'en user le cœur,
Cette fatigue là monsieur, c'est du bonheur.
Et sûr qu'à chaque pas, chaque assaut qu'on livre,
On va aider un être à vivre ou à survivre.
Et sûr qu'on est le port et la route et le guet,
Où prendrait on le droit d'être fatigué?
Ceux qui font de leur vie une belle aventure,
Marque chaque victoire en creux sur leur figure.
Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus,
Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu.
La fatigue monsieur est un prix toujours juste,
C'est le prix d'une journée d'efforts et de lutte.
C'est le prix d'un laboure ou d'un mur ou d'un exploit,
Non pas le prix qu'on paie, mais celui qu'on reçoit.
C'est le prix d'un travail, d'une journée remplie,
Et c'est la preuve aussi qu'on vit avec la vie.
Quand je rentre la nuit et que ma maison dort,
J'écoute mes sommeils et là, je me sens fort.
Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance,
Et ma fatigue alors, c'est une récompense.
Et vous me conseillez d'aller me reposer,
Mais si j'acceptai là ce que vous me proposez,
Si je m'abandonnais à votre douce intrigue,
Mais je mourrais monsieur, tristement de fatigue.

Robert Lamoureux - L'éloge de la fatigue

mardi 27 mars 2007

Dixie Chicks - Taking The Long Way

Pour vous situer, ce groupe a obtenu 5 récompenses aux derniers grammys awards, ce qui est aux USA une institution. Même si les américains considèrent que c'est de la country, je définierais plus leur style comme de la Country-Pop, car cet album est plus moderne que leurs précédents. Outre le fait que ce soit une musique facile à écouter, ce que je préfère, c'est la voix de la "Lead Vocal" que je trouve franchement superbe. Mention spéciale au titre "Everybody Kows" et au plus rhytmé "Lubbock or leave it". Enfin bref, même si ce n'est pas l'album du siècle, ça vaut le détour car très agréable à l'oreille.
L'album "Home" est aussi à conseiller (plus country traditionnelle que "Taking The Long Way")

lundi 26 mars 2007

Pink Floyd - Live at Pompéi - Director's cut



Tracklisting:
  • • 1. Echoes Part I
  • • 2. Careful With That Axe Eugene
  • • 3. A Saucerful Of Secrets
  • • 4. Us And Them
  • • 5. One Of These Days
  • • 6. Mademoiselle Nobbs
  • • 7. Brain Damage
  • • 8. Set The Controls For The Heart Of The Sun
  • • 9. Echoes Part II

Datant de 1972, ce DVD concert/docu montre un Pink Floyd inédit, seul face aux ruines et dans le vent descendant du Vésuve, dans un amphithéâtre de Pompéi. A cette époque, le groupe connaît son apogée psychédélique, sur la lancée inspiratrice de Syd Barrett, parti en 68, et alors qu'aucune tension ne vient encore tirailler les égos grandissants. Du coup, la complicité entre les musiciens est quasiment palpable, entre autres dans l'harmonie entre la basse ronde de Roger Waters et le clavier stratosphérique de Rick Wright (Set The Controls For The Heart Of The Sun), dans la cohérence entre la guitare déchirante de David Gilmour et la batterie hallucinante de Nick Mason (One of These Days)... Le titre Echoes, chef d'oeuvre de 20 minutes dans la lignée des titres longs et quasi classiques comme Atom Heart Mother, entame le concert et le conclut, comme le symbole discoïdal (le gong de Waters sur la couverture!) de la recherche d'une certaine perfection. Le reste du concert mêle musique planante, mélodies travaillées, improvisations opportunes, changements de rythmes, images sublimes et surtout ce feeling inégalé de Gilmour...

Mais Pink Floyd n'a tout de même pas fait le tour de son sujet: on assiste sur le dvd aux répétitions et à l'enregisrement de ce qui sera proposé pour cette fois la conquète d'un public planétaire et la reconnaissance de leurs pairs du rock, à savoir le troisième album le plus vendu de tous les temps: The Dark Side of The Moon, mais ça c'est une autre histoire...

Lettres d'Iwo Jima

Ce film raconte la bataille d'Iwo Jima lors de la seconde guerre mondiale, du point de vue japonais. Pour moi, il montre à la fois le dévouement des soldats envers leur empereur malgré le fait qu'ils soient tous terrifiés face aux américains contre qui ils n'ont a priori aucune chance étant donné les moyens à leur disposition .C'est vraiment un très beau film ! A savoir, ce film n'est sorti qu'en version orginale (japonais) sous-titrée.
A voir également, "Mémoires de nos pères", qui raconte cette bataille du point de vue américain. Ces deux films sont l'oeuvre de Clint Eastwood.
Note : 16/20

Les Cowboys Fringants - La Grand Messe

Les Cowboys Fringants est le groupe québecois du moment. Les textes des chansons sont assez politiques, d'ailleurs, les Cowboys Fringants y affichent clairement leur positonnement à gauche. Ils militent également pour l'écologie. C'est en tous cas très bien écrit, à la fois très simplement mais très finement. Certaines musiques sont entraînantes (Ti-Cul, La Reine, En Attendant...), d'autres plus douces (Les Etoiles Filantes, Hannah...). Toujours est-il que toutes les mélodies sont absolument un régal ! Il s'agit pour moi de l'un des meilleurs disques qu'il m'ait été donné d'entendre; cela va donc sans dire que je vous recommande vivement cet album. Les amateurs de chanson française vont apprécier, et les autres aussi !
PS : l'accent et le vocabulaire québecois peut gêner la compréhension de temps en temps, mais on s'habitue vite !

mercredi 21 mars 2007

Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :

Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Charles Baudelaire – Recueillement (Les Fleurs du Mal)

vendredi 9 mars 2007

La Môme

Marion Cotillard est méconnaissable dans le rôle de la môme Piaf. Les flash back nombreux rendent l'histoire un peu difficile à suivre (surtout avec toutes les dates), mais la prestation vaut le détour. Ce n'est pas un film musical mais plutôt intéressant sur cette personne, qui a représenté et représente encore le style parisien voire français à l'étranger.

Note : 15/20